Comme un homme possédé, je suis au travail.

Objectifs pour 2019, objectifs pour 2020, plan quinquennal. Regarder vers l’avant, c’est gouverner, ou est-ce l’inverse ?

Je transpire, j’ai les joues rouges et les doigts qui volent sur le clavier à la vitesse de l’éclair. Croissance, marges, flux de trésorerie, prévisions, bénéfices. Les chiffres se bousculent sur l’écran. L’analphabète d’Exel que je suis ne comprend plus sa propre logique. Comment en suis-je arrivé à ces chiffres ? Un grand soupir. ( d’accord, et quelques jurons) deux tasses de café et je recommence. Je me débrouillerai.  Poursuivre les investissements, les analyses et les ETP. Où voulons-nous aller et comment allons-nous y parvenir ? Et de quoi ai-je besoin pour cela ?

toujours cette fichue voix

Et puis cette petite voix encore, tu n’es pas assez bien pour ça, tu vois… Pourquoi as-tu voulu cette Esther, dans quoi t’es-tu embarquée ? Il devient trop grand, incontrôlable. Vous voyez, vous n’êtes pas assez bon, loin de là. Il y a des entreprises qui copient à tour de bras. La pression  pour obtenir des résultats augmente. Coûts, bénéfices, profits et pertes. Comme un mantra, il se répète. Chiffres, statistiques, frais de personnel. Je ne suis pas comptable, les chiffres ne me donnent pas d’énergie. Je veux créer de belles choses en bois et en métal. Rendre les gens heureux, concevoir des formes géométriques et de l’inspiration. Dans ce contexte, cela ressemble un peu à une fuite en avant dans la vie et non aux problèmes réels auxquels nous sommes confrontés tous les jours.

Des pensées qui se bousculent, des incertitudes, des scénarios « et si ».. : Dans une boîte en carton sous le pont, avec les enfants et les pépins.  Pas de vacances, pas de voiture. Plus de vins mais de l’eau du robinet. Pour le reste de ma vie, avec une meule autour du cou. Échec… sortie… grave échec. Le stress est palpable  dans mon corps.

Pfoeee, la peur mène à la panique. Pourquoi !!! Je suis toujours enthousiaste et optimiste. Voir en toute chose une solution créative. Un état d’esprit positif et les deux pieds sur terre. Sobre, brillant et (généralement) pas trop sûr de lui.

En colère contre moi-même, je jette tout ce putain de bordel de côté. (Désolé, vraiment désolé, mais c’est comme ça que je l’ai ressenti) J’enfile mon manteau et j’y vais, j’ai besoin d’air. De l’air frais pour une tête fraîche. Marcher, je veux juste marcher… kilomètre après kilomètre.

Un saboteur dans ma tête

Il y a un saboteur dans ma tête qui me met des bâtons dans les roues.  Qui me harcèle énormément. Qui me convainc que je ne suis pas assez bien. Que moi, avec mes idées  , je ne vais pas me sauver, ni Fabryk, ni le reste du monde non plus.

Comme dans un film, la pluie de décembre me fouette le visage. Pleurer abondamment, sans même savoir pourquoi. Tels sont mes combats. Mes problèmes en matière d’entrepreneuriat.  Mes craintes.  Peur de l’inconnu, du terrain qui ne se sent pas encore en sécurité ? Je ne sais pas. De plus, le fait de ne pas savoir rend anxieux.

Sans friction, pas de brillance !

Lorsque les larmes s’épuisent, l’esprit combatif revient. Comment puis-je ne pas le faire ? Je peux faire ce putain de travail !!! Je suis le meilleur dans ce domaine ! Je découpe cette énorme pile de doutes en petits morceaux, les éliminant un par un. J’appelle le comptable pour un rendez-vous, mon conseiller pour une bonne discussion, et je passe en revue toutes mes « choses à faire » en l’espace d’une heure. Sans friction, il n’y a pas d’éclat et il n’y a pas de croissance sans douleur. Il s’agit maintenant de faire appel à ma créativité et de trouver un concept sur lequel nous pourrons nous appuyer dans les années à venir. Je souhaite faire connaître Fabryk à un plus grand nombre de personnes encore. Trouver encore plus de solutions aux problèmes de logement. Sans oublier les piliers les plus importants de l’année, le travail de la journée !

Je sens une sorte de victoire m’envahir. Si j’ai appris une chose, c’est qu’il vaut mieux s’entourer de gens qui sont encore meilleurs que soi. Les lignes de l’année à venir sont tracées, les premiers pas déjà faits.

Fabryk au niveau suivant. Hoppa, viens !

 

X Esther